Les Traducteurs sont des Artistes comme les autres…

Des heures…

Des jours…

Parfois des mois…

Tout comme la composition, c’est parfois le temps dont nous avons besoin pour nous imprégner d’une chanson et pouvoir la retranscrire au plus juste. « Nous« , les Traducteurs de l’Ombre. « Nous » qui nous faisons Médiateurs pour la voix de toute une communauté. « Nous« , les passionnés, et non ces violeurs d’âme et de littérature.

Dans cette passion, j’ai tout donné. J’ai beaucoup reçu aussi… Il y a eu des remerciements, des messages d’encouragement, d’autres de haine. Certains nous touchent… D’autres moins.

On apprend à se découvrir – On apprend la tolérance

On y récolte cette reconnaissance:

Combien de fois ai-je seulement pu lire la force et l’impact du pouvoir de ces sentiments retranscrits en mots à travers vos messages. Combien de fois ai-je pu constater jusqu’où ils ont pu vous toucher…

Le Traducteur, avec un « T » majuscule, ne se contente pas de retranscrire des phonèmes pour former des syllabes. Il leur donne aussi un sens. Donner un sens aux mots, c’est leur donner vie. Et leur donner vie, c’est leur insuffler des sentiments, leur donner une âme capable de porter ce message, tel qu’il soit.

La langue japonaise est ainsi faite…

Ce ne sont pas des structures grammaticales qu’il m’est incombé de retranscrire, mais ce sont des sentiments. Une multitude de sentiments simultanés et vierges que le Traducteur reçoit de plein fouet dans son coeur et dans son esprit.

Chaque mot… Chaque sens octroyé à ce mot… Chaque sonorité… Vient s’empaler dans l’entonnoir spirituel et sentimental du Traducteur, piégé au beau milieu de l’art lui-même, pour s’y échapper sous une forme absolue.

Traduire, c’est se faire Art l’espace d’un instant

Le temps de la traduction, le Traducteur devient Oeuvre. Il devient Producteur. Il devient Illustrateur. Il devient Compositeur. Il devient Interprète. Il devient Acteur. Il devient Spectateur.
Il devient émetteur autant que réceptacle, car c’est de lui que les Illustrateurs, que les Interprètes, que les Acteurs, que les Spectateurs tireront leur essence.

Un artiste se fait reconnaître pour son talent… Mais le talent vient de l’âme. Il est tiré de cette essence propre à chacun.

Mais le produit d’un Interprète, tel qu’il soit, serait-il véritablement singulier si tous ces sentiments ne lui étaient pas administrés, directement comme indirectement?

Dans la communauté VOCALOID, l’Interprète n’est pas ce Traducteur, mais tous les électrons gravitant autour. Tous ces électrons que l’on nomme singulièrement des Artistes, et qui s’inspirent de ces émotions, déjà étouffées par le Traducteur qui s’est lui-même infligé la torture de sentiments à vif.

Le Traducteur est un Médiateur, dans une communauté ou chaque électron gravite autour des autres, et finissent par en recouvrir le noyau, pour en oublier son existence… Indispensable. La focale se tourne toujours vers les électrons translucides.

Mais qu’est-ce qu’un Traducteur, sinon lui-même un Interprète… Un Acteur… Un compositeur… Une Voix… Un Peintre… Un Spectateur… Et peut-être bien l’un de ces électrons translucides

Être traducteur, c’est avant tout un métier. On ne s’improvise pas Traducteur, on le devient.

La reconnaissance publique en oublie parfois d’où elle tire son origine et sa force. De l’ombre à la lumière il n’y a qu’une page…

– Alors ne l’oubliez pas – Ne nous oubliez pas –

Les Traducteurs sont des Artistes comme les autres

Estrelia

3 réflexions sur “Les Traducteurs sont des Artistes comme les autres…

  1. Estrelia, cet article m’a tellement touchée que j’en avais les larmes aux yeux, tout ce que tu viens de dire est tellement vrai, tellement beau, tellement tout court… Je sais que ce message d’encouragement n’est que quelques lignes parmi tant d’autres, mais je veux vraiment te dire à quel point tu m’inspires, tu es un vrai modèle. La plus part des traducteurs de chansons de VOCALOID bâcle leur travail et choisissent la « va vite » en sacrifiant la qualité. Je trouve cela tellement injuste pour les fans comme pour les producteurs qui voient le message se faire déformer, je dirais même des fois piétiner par des traducteurs incompétents. Mais heureusement qu’il n’y a pas que des mauvais traducteurs, heureusement que tu es là. Tu es la seule, je dis bien la seule à me faire « ressentir » à chaque fois la chanson, même quand ce n’est pas mon style de musique. C’est toi qui me donne la force d’apprendre le japonnais en me faisant comprendre à chaque nouvelles traductions la beauté des sentiments exprimés dans cette langue. Tu es vraiment la Reine des Traductrices.

  2. N’oublions pas non plus les traducteurs de romans qui s’efforcent à garder, tout comme les traducteurs de films ou de musiques, l’esprit originel de l’œuvre. Son humour, son ton, tout ce qui rend une œuvre vivante. Ils permettent aussi de diffuser l’œuvre partout dans le monde, de la rendre accessible, d’y donner un nouveau public.

    Et parfois même, une œuvre traduite est d’autant plus marquante d’une œuvre originale.

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